1. Traduction des vers 3465 à 3475


Et il le rôtit jusqu’à ce que tout fût cuit, mais du repas il ne tira nul plaisir car il n’y avait ni pain, ni sel, ni nappe, ni couteau, ni rien d’autre.
Pendant qu’il mangeait, devant lui resta étendu son lion, qui ne fit pas le moindre mouvement et le regarda ainsi sans interruption jusqu’à ce qu’il eût pris tant de viande et tant mangé qu’il n’en put plus.
Le lion mangea absolument tout le reste du chevreuil, jusqu’aux os.

Notes :

Vers 3465
Sel = enclise : conj. coord. si ("et") + pronom le.
Tous peut être compris comme un pronom indéfini, ainsi que nous choisissons de le faire ("jusqu'à ce que tout fût cuit") ou comme un adverbe, le sujet n'étant alors pas exprimé ("jusqu'à ce que [le chevreuil] fût entièrement cuit").

Vers 3468
El : subst. neutre "autre chose" donc ne el : "rien d’autre".

Vers 3469
"Gésir" est trop connoté en FM pour le conserver dans la traduction ; on le remplacera par "être couché", "être étendu", "être allongé".

Vers 3470
Onques ne s’en mut : onques a une valeur temporelle, que l’on peut conserver en traduisant par exemple par "qui ne bougea à aucun moment". Notre proposition modifie la syntaxe et sacrifie cette valeur temporelle pour mettre l'accent sur le caractère absolu de la négation ("pas le moindre"), tout en ayant l’avantage de conserver le paradigme morphologique de mut grâce à "mouvement".

Vers 3471
Ains : adv. "ainsi", "de cette manière". L'adv. ains peut également avoir une valeur d'opposition relative et signifier "plutôt que" ; on pourrait donc aussi comprendre "mais le regarda sans interruption".
Adés : adv. "toujours", "sans interruption", "sans cesse".

Vers 3474
Trestout = adv. tres + adj. indéf. tout, traduit ici par "absolument tout".


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Auteur : O. Lanciaux
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