l'imparfait du subjonctif

Introduction :
Le subjonctif imparfait est hérité du plus-que-parfait du subjonctif latin, lui-même formé sur la base du parfait. Le parfait donnant le passé simple, il est donc nécessaire de bien connaître la structure morphologique de ce dernier tiroir verbal afin d’aborder celle de l’imparfait du subjonctif.
L’origine latine explique que l’imparfait du subjonctif  se construise toujours sur la base faible commune à celle du passé simple correspondant. A noter que l’ancien français ne conserve que deux des quatre subjonctifs latins, le présent et le plus-que-parfait, le dernier assumera à lui seul tous les emplois des subjonctifs imparfait, parfait et plus-que-parfait. [L’imparfait et le parfait sont abandonnés à la fois pour des raisons phonétiques et syntaxiques]


1. les désinences
Les désinences sont les mêmes pour tous les verbes.

2. les bases

     a. Les verbes à passé faible : 
B1 + -a- / -i- / -u- + morphème temporel + morphème de personne

Remarques
1) Comme pour le passé simple, l’imparfait du subjonctif se forme à partir de la base inaccentuée B1
2) Les verbes à passés faibles en -a- ont la particularité de présenter une alternance -a- / -i- aux P4 et P5.





     b. Les verbes à passé fort : 
B6 + morphème temporel + morphème de personne

Remarques
1) les verbes à passé fort se construisent à partir de la base faible non accentuée B6, rencontrée aux P2, P4 et P5 du passé simple (cf. leçon sur le passé simple)
Ex de B6 : venir = veni- / dire = desi- / avoir = eü- / metre = mesi- / prendre = presi- / seoir = sesi- …




Vers le Français moderne

Les bases : leur évolution est identique à celle des bases au passé simple
Comme le subjonctif plus-que-parfait latin se formait sur le radical du parfait, on retrouve en toute logique les mêmes bases qu’au passé simple, mais sans alternance, puisque les formes latines étaient toujours accentuées sur la désinence.
Les désinences :
Le morphème temporel est le résultat en ancien français de formes syncopées du subjonctif-plus-que-parfait, qui pour certaines existent dès le latin classique et se généralisent en latin vulgaire.
Quand au morphème de personne, notons que :
- à P3 la marque graphique du -s  s’amuï au XIIe siècle et se voit remplacé par un accent circonflexe au XVIe siècle.
- à P4 c’est d’abord la finale analogique en -ons qui est utilisée, avant de passer à -iens puis -ions sous l’influence du subjonctif présent.
- à P5 la finale phonétique -eiz / -oiz cède progressivement en ancien français devant les formes analogiques -ez puis -iez, là encore sous l’influence du subjonctif présent.



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Auteur : G. Pascault
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